Dans quelques jours aura lieu la 8ème édition d’AFRIKFASHION
SHOW, l’un des rendez-vous annuels de la mode africaine. La capitale ivoirienne
va vibrer au rythme de défilés de mode. Pathé O, Anderson D ou Gilles Touré, il
y en a pour tous les goûts.
Derrière les rideaux de ce beau spectacle se cache un
monsieur passionné et talentueux du nom de CARLOS HAZEL. Chorégraphe et
fondateur de l’agence de mode « NEW FACE MODEL»,Carlos est sans aucun doute
une pièce maîtresse de la mode
ivoirienne.
Mon admiration pour ce personnage m’a poussé à aller à sa
rencontre et c’est sans hésitation qu’il a accepté de m’accorder un peu de son temps.
D’un ton taquin et très familier, il a répondu à toutes mes
questions.
1-Pouvez-vous présentez aux lecteurs ?
Je suis Carlos, ivoirien et beau gosse.
2- (Rires) et chorégraphe de mode , n'est-ce pas ?
Oui et chorégraphe
de mode.
3- Ce métier n’étant pas très connu en Afrique,
comment vous êtes-vous venu l’envie de l’exercer et en quoi consiste-t –il ?
Par passion tout simplement. Je me suis inscrit dans une école
d’art en France pour acquérir le savoir nécessaire pour l’exercer. Etre chorégraphe
de mode consiste à apprendre les fondements du métier de mannequin et surtout à rendre un défilé beau et original.
4- Quel est le plus grand
projet sur lequel vous avez travaillé ?
Il y en a
tellement.je dirais le défilé femmes, femmes, femmes de Gilles Touré, celui de Alphadi,
etc.
5- J'ai remarqué que les
mannequins ivoiriens ne s’exportent pas sur le plan international, comment cela
s’explique ?
Le manque de volonté est la cause première. La plupart des modèles
ivoiriens voient le mannequinat comme un tremplin pour se trouver un mari ou
une femme riche. Ils ne prennent pas le temps de travailler, d’apprendre, d’aller
plus loin. Malheureusement, la majorité des mannequins que j’ai formés et qui
ont atteint un certain niveau ne sont pas ivoiriens.
6- En tant qu’acteur de la mode, que faites-vous
pour y remédier ?
A mon humble niveau, je ne peux que donner la formation aux
mannequins , alors qu'il y a tout un processus pour atteindre le haut niveau après la formation. Il faut bien que d’autres personnes investissent et les poussent.
Ce qui ne se fait pas ici en Côte d'ivoire.
7- Avez-vous foi en la nouvelle
génération de mannequins ivoiriens ?
J’ai foi et peur à la fois, je m’explique. Dans cette
nouvelle génération il y a à la fois de bonnes et mauvaises graines. Il y a ceux
qui bossent vraiment et évoluent ,mais il y a aussi ceux qui dévalorisent ce
métier.
Être un mannequin est un métier à part entière, il faut que
les Africains comprennent cela une bonne fois pour tout. Ce n’est pas de l’amusement,
ça ne consiste pas à porter des tenues Ã
des personnes pour en faire un spectacle, non c’est un vrai métier comme tout
autre. Il faut donc que les gens le respectent
et lui donnent sa valeur.
8- Quel est le mannequin qui se démarque
le plus ?
Je préfère ne pas répondre à cette question parce que généralement
quand je fais l’éloge d’un mannequin, il ou elle prend la grosse tête et ne
fais plus d’efforts.
9- Quels sont vos futurs projets ?
Mon plus grand projet est de créer une vraie agence de
mannequinat ici en Afrique, une agence de renommée internationale.
10- Un dernier mot ?
Merci à toi, merci beaucoup pour toutes ces questions. J’ajouterai
que comme je l’ai dit précédemment, il faut que le mannequinat soit une activité
prise au sérieux en Afrique. Ceux qui le pratiquent de façon saine et
professionnelle s’en sortent financièrement, ce qui veut dire que si on met les
moyens et on crée des institutions, le mannequinat peut contribuer au développement
économique de ce pays.
crédit photo: Modafrica