Paris la belle, Paris la douce.
Paris la capricieuse, Paris la froide.
J’ai été ravie de faire enfin ta connaissance, très chère ville de l’amour.
Je comprends mieux ces personnes qui sont tombées sous ton charme.
Paris je t’aime à cause de ton riche patrimoine architectural, historique et culturel que j’ai pris plaisir à découvrir. Le musée de Louvre, la tour Eiffel, la rue des Champs-Elysées, que de merveilles que j’ai contemplées comme un enfant dans un magasin de jouets.
Paris je t’aime parce que tu respires la mode, le chic et l’élégance. Je ne regrette pas la petite fortune que j’ai laissé dans les nombreuses boutiques que tu abrites.
Paris je t’aime juste un peu car j’ai découvert ta froideur. Non je ne parle pas des températures basses même si elles ont rendu mon séjour moins amusant mais plutôt des regards noirs et vides des personnes que je croisais dans le métro. Les parisiens ne sont pas chaleureux et c’est peu de le dire.
Paris je t’aime juste un peu, pas beaucoup ni passionnément parce que j’ai très vite senti que je n’étais qu’une étrangère dès mon arrivée, une de plus, une de trop. Des préjugés, des questions maladroites, et des situations gênantes m’ont vite fait oublier la beauté de tes rues et qui m’ont rappelé que nul n’est mieux que chez soi.
Paris, je t’aime juste un peu, pas beaucoup ni passionnément à cause de l’effet négatif que tu as eu sur des personnes chères à mon cÅ“ur. Comme les feuilles d’arbre en automne, ils ont perdu leur éclat, se retrouvent emprisonnés et enchaînés par leur rêve « de l’aventure » ayant pour seul espoir un titre de séjour pour revenir au pays la tête haute.
Tu sais Paris, la vie est drôle. Il fut un temps où tu étais la destination de mes rêves. En effet, fraîchement diplômée dans un pays émergent où le taux de chômage ne cesse d’augmenter, l’idée de devenir une étudiante parisienne m’enchantait énormément et était le seul but de ma vie.
Les refus de visas à répétition m’ont obligé à oublier ce rêve et à me construire peu à peu dans mon pays. Un parcours dont je suis personnellement fière d’ailleurs. J’ai eu assurément moins de courage et de volonté que ces millions de jeunes qui chaque jour tentent de te rejoindre parfois même au coût de leur vie. Ces refus sont à mes yeux aujourd’hui une vraie bénédiction car je préfère nettement mon statut de touriste qui viendra te rendre visite quand elle voudra et quand elle pourra.
Paris je t’aime juste un peu mais c’est déjà assez pour vouloir te retrouver très vite.
Look: Ensemble ZARA
Photo, stylisme: Ivan Kall